Un texte, c'est simple à faire... Il suffit de mélanger des mots les uns avec les autres.
Un caribou marchait, au gré du vent et de la lune, traversant des contrées qu'il identifiait toujours au premier coup d'oeil, comme si on lui soufflait à l'oreille ce qu'il devait savoir d'important sur chaque lieu.
Il marchait, tel un berger de l'impossible, tel un guide pour chaque chose que nous sommes incapables de voir. On ne pouvait pas non plus dire qu'il était seul, mais on ne pouvait pas dire ce qui l'accompagnait. C'était là que résidait la force de sa ballade nocturne.
Ainsi, il continuait inlassablement sa route, avec le rythme incessant d'une boucle endormie qui ne réalise même plus qu'elle continue toujours sur le même chemin. Il allait et venait aux quatre coins du monde, revenait parfois même sur d'anciens pas. Mais pourtant, cela ne le dérangeait pas. Il était en paix avec lui-même, l'esprit nomade, car les étoiles le perturbaient toujours moins dans ses moments là : hors de tout, proche de rien.
Ses pensées allaient de la chenille au marteau, il refusait catégoriquement de les fixer par peur mimétique de devenir une cascade en vadrouille. Il ne voulait pas de toutes les sacristies printanières et autres clivages sophiques qui auraient pû être pourtant son quotidien si il était resté, comme il doit l'être, là-bas dans son grand Nord.
Les étoiles étaient devenues une chance, il se rendait enfin compte du rôle qu'elles avaient joué pour modifier la rage intérieure qui sommeillait en lui. Toutes les étoiles, là-haut, dans un ancien grand Nord, avaient fait un appel au secours, par leur mine de lampes, en guise d'adaptateur symphonique pour son esprit. Un caribou s'était donc montré réceptif à celui-ci, il l'avait pris pour un "yaup" enfantin en quête de nourriture, en quête de la voie lactée maternelle que leur refusait Dieu. Et alors, sans qu'il le sache, elles étaient devenus un trieur de l'habitude, un bordel du roulement, une attitude souterraine qui le guidait à chacun des instants qui parvenait en lui.
Le caribou n'était plus l'enveloppe du monde brut. Désormais, le caribou deviendrait l'astronaute en bocal de tout ce qui devrait être, refusant ce qui est.
Afin de brûler l'éternel.
Et maintenant, on ne devrait plus le revoir... Je pense que la boucle est bouclée. Plus besoin de refaire le lacet.
Tu es allé dans la caverne pour trouver ton animal porteur de foi ?
:(
(joli texte ;) )